Un étage suiveur à transistor bipolaire ou à effet de champ précédé d'un atténuateur éventuel attaque un convertisseur tension/courant qui assure la fixation du gain en tension global du montage tout simplement grâce au potentiomètre de volume qui lui est connecté. Un second suiveur à courant élevé prélève le signal et l'achemine à la sortie du préamplificateur. La partie audio est réalisée autour de trois transistors seulement, dans une configuration single-ended sans aucune contre-réaction. Les performances techniques sont exceptionnelles dans ces conditions (voir ci-dessus) et les performances musicales sont au rendez-vous. La bande passante est naturellement limitée vers le bas par le couplage capacitif en sortie. Notez qu'elle est donnée pour une charge de 10 kOhm ce qui est relativement sévère. Elle s'étend par exemple jusqu'à à 1,5 Hz sur charge de 47 kOkm plus proche de l'impédance d'entrée standard des amplificateurs HIFI.

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L'ajustage du niveau d'entrée par le bloc atténuateur permet d'adapter le préampli aux différentes sources qui peuvent lui être connectées : bien que peu en soient conscients, l'évolution progressive des niveaux de sortie des sources vers le haut (+8dB pour un lecteur de CD et pour à peu près tous les matériels modernes) qui a entre autres avantages de faire croire qu'un préamplificateur lorsqu'on lréduit son rôle à un simple amplificateur de tension peut être omis entre une source et un amplificateur, rend cette mesure obligatoire sur de nombreux préamplificateurs, notamment les productions anciennes. Celui-ci ne fait pas exception, le niveau de signal maximal à l'entrée du suiveur amont étant de 0dB. Bien sûr, si une structure plus classique avec étage d'amplificateur à gain fixe et réglage de volume en entrée avait été retenu, cette limitation disparaissait, mais cela contredirait le principe de conception à gain variable et ses avantages évoqués plus haut.

L'alimentation bipolaire +/- 30V (32V sur le protoptype) est des plus classique dans sa structure : transformateur, redresseur, filtrage CRC, pas de régulation. Toutefois, les choix retenus pour cette partie du préamplificateur sont déterminants vis-à-vis des qualités audio de l'ensemble : l'alimentation tourne le dos aux tendances actuelles vers des puissances et les capacités de filtrage toujours plus énormes ainsi que vers les régulations sophistiquées. Le parti choisi ici est au contraire d'employer un montage spartiate autour d'un tansformateur que l'on pourrait aujourd'hui qualifier d'"anémique" (7VA) associé à un redressement par pont de diodes au silicium et non à partir de diodes rapides. L'avantage technique bien connu de ces dernières, d'être plus silencieuses que les premières car plus rapides, masque le fait qu'elles offrent un rendu sonore en retrait par rapport aux redresseurs au silicium. Le transformateur à forte impédance et le filtrage amont du filtre CRC modéré permettent à l'ensemble d'absorber en douceur par lui-même les pics de commutation des redresseurs au silicium lié à leur temps de retournement plus important. Les transformateurs de très faible puissance rayonnent par ailleurs extrêmement faiblement, ce qui permet leur insertion sans problème dans le même boîtier que la partie signal, le tout de manière très compacte. Un préaampli RIAA de conception similaire et qui sera bientôt présenté, de 40dB de gain et totalement silencieux, a ainsi pu être réalisé de la même manière, sans recourir à la séparation physique par boîtiers distincts de l'alimentation et du montage audio. Cette disposition souvent rencontrée et qui donne un côté haut-de-gamme à un produit, loin d'être malgré l'apparences hi-tech qu'on lui donne parfois un signe de qualité technique, montre juste que la conception n'a pas su traiter efficacement le problème des divers bruits liés à l'alimentation autrement que par une solution coûteuse.

Le montage ainsi conçu et dimensionné est absolument silencieux (il a été testé au casque à niveau maximal et sans signal d'entrée) sans qu'il se soit révélé nécessaire de le doter de stabilisateurs ou de régulateurs, dispositifs dont les avantages se révèlent essentiellement lorsqu'il n'y a pas de signal à traiter mais qui nuisent toujours à la musicalité. De fait, le parti de conception de l'alimentation, plus sophistiqué qu'il y parait, participe de manière fondamentale à la musicalité de l'ensemble.

Un dernier mot sur cette alimentation : le choix d'une tension de fonctionnement élevée (+/-32V) assure d'une part une marge dynamique importante et  d'autre part une réserve d'énergie très importante de manière plus efficace que par l'augmentation exagérée des capacités de filtrage : rappelons que l'énergie stockée par un condensateur, si elle est proportionnelle à sa capacité, est proporionnelle au carré de la tension à ses bornes.

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